Le double-noeud, comme son nom l'indique est un noeud. Il a été imaginé pour aider les personnes à sortir des impasses dans lesquelles elles sont enlisées, parfois à cause d'un diagnostic qui les emprisonne,
parfois à cause des aléas de leur vie. Il était donc important, pour le rendre compatible avec certaines approches psy ayant des décennies de recul, de faire l'effort de retrouver les grandes directions de ces pathologies dans certains
nouages du noeud. Ces pathologies se retrouvent sur le deuxième cordage. Toutefois l'intérêt du noeud n'est pas de le serrer pour emprisonner la personne dans un diagnostic stérile, mais tout au contraire de laisser coulisser le
fil, avec le talent d'une dentellière, pour que la personne puisse prendre appui sur un nouage plus salutaire pour elle.
Le fil ne coulisse pas n'importe comment et c'est tout un art de manier le noeud avec délicatesse. En même temps,
les personnes qui ont du respect pour les autres, qui ont une âme assez délicate pour respecter ce qu'il y a de précieux et fragile en elle, l'utilise probablement parfois sans s'en rendre compte. Le drame, c'est lorsque vous vous trouvez
sur la route, ou pire entre les mains, d'une personne qui s'acharne à laminer votre beauté intérieure et les liens précieux de votre vie en recourant à des propos psychologiquements déstructurants, car non en phase
avec la réalité. Il n'y a rien de plus destructeur que les feed-back erronés, surtout lorsqu'ils sont intentionnellement dirigés contre votre intégrité psychique et affective.
Le psychopathe en col blanc
dont il est question dans le titre est plutôt le parfait caméléon en société. Il ne s'agira donc pas d'une personne qui a appris à être poliment sociable, encore moins d'une personne qui a du mal à évoluer
en société (sans pour autant être asociale, mais juste par réserve ou timidité). Il s'agira plutôt d'un individu qui baigne comme un poisson dans l'eau dès qu'il s'agit de briller, ou de conquérir la confiance
par des artifices choisis, un individu dont l'empathie est utilisée dans son propre intérêt et non pas dans celui du bien de son interlocuteur.
Pour en revenir au fil de dentelle qui tisse notre double-noeud, il est très
important que le fil puisse coulisser librement. Toute personne qui tente de vous emprisonner, de vous figer, de vous culpabiliser pour quelque chose qui relève de votre dignité humaine (le droit au respect, la liberté d'apprécier
une personne, la liberté de vos déplacements,...) n'est pas une personne qui vous veut du bien, quoi qu'elle en dise. Certains auteurs ont dit que le psychopathe est celui qui connaît les mots sans connaître la musique. C'est hélas
ce que risquent de fabriquer, sans l'avoir voulu, les formations tout public focalisées sur l'empathie apprise plutôt que sur l'expression de son propre ressenti: des psychopathes de plus en plus performants, qui accusent leur proie de ne pas
être empathique avec eux, et qui renversent les valeurs à leur avantage exclusif.
J'aimerais trouver un moyen de défence contre cette toxicité mais j'ai bien peur qu'aujourd'hui, la beauté, la sincérité,
la délicatesse soient devenues la cible de prédateurs habilement masqués. Si vous ne vous sentez pas bien avec une personne, si vous sentez qu'elle vous tire vers le bas, qu'elle sape les liens précieux de votre vie, il n'y a pas
de honte ni à fuir si vous le pouvez, ni à combattre si vous y êtes contraint. Ne culpabilisez pas de fuir ou de combattre le mal qui vous détruit. Si vous avez la grâce de percevoir la beauté, c'est qu'elle résonne
en vous. Prenez en soin pour qu'elle puisse survivre.